Intérieur jour

Les traces qu’elle laisse – des jeux en suspens, les balbutiements d’un théâtre – me donnent parfois le sentiment de faire irruption dans un film qui ne me concerne pas. Un film au vocabulaire limité comme il s’en produit tant. Quelques deux cents ou trois cents mots et une petite douzaine qui se répète comme des ponctuations: non, toc-toc-toc, bravo, d’accord, couche, marche, viens, quelques couleurs et le nombre quatorze dont la fascination ne s’explique pas.

Devant la pédiatre qui lui demande d’identifier des animaux, la fillette demeure muette, refusant une fois de plus de se prêter à quelques tours de chien savant. Moi qui balbutie de plates excuses il faut me croire, elle connaît ses animaux vraiment très bien énormément.

Je repense à Maurane et son Jérémie qui avait tout vu, tout en entendu: « Y’a des crocodiles devant lui qui défilent, des hommes à chapeaux, à fusil, à couteaux au Parc Monceau. »

Je dis aide maman à ranger les jouets. Je n’y crois pas vraiment. Et je laisse en place la parade des grands mammifères qui rejoint le vert oasis de mon divan.

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