Matin de course à pied. Je me suis arrêtée parce que c’était beau. Je me suis sans doute arrêtée parce que c’était tough en maudit. Le beau devient parfois un prétexte pour souffler un peu. À l’orée du parc, les mollets sentent rapidement qu’il y a une montagne derrière tout ça.
Quand je suis fine, pis bonne, pis capable, je traîne mon stock de course partout. Théoriquement, c’est pour ça que je cours au lieu de faire autre chose qui serait moins difficile. Pour les genoux, les mollets, les pieds, alouette. Parce que c’est simple, léger, que je peux le faire partout. Parce que ça me fait sentir un peu moins coupable de passer ma vie dans les restos.
Une diététiste m’a déjà dit que je ne maigrirai jamais avec une vie comme celle-là. Je veux dire une vie sans routine, une vie où tu n’es jamais chez vous, où les habitudes ne veulent pas dire grand-chose.
Si c’est la seule raison pour changer de vie, ça ne me convainc pas.