Je ne sais pas où ça se passe. Je ne sais pas trop ce que ça fait dans cette collection. Comment je pourrais savoir où j’ai vu ça, cette belle affaire-là. Un mariage d’oiseaux. C’est comme ça que ma mère appelait ça.
J’imagine que c’est logique d’utiliser la métaphore du mariage parce qu’on trouve ça beau un mariage. Et ça aussi, c’est beau. Mais contrairement à un mariage, c’est rare qu’on soit assez vite pour les prendre en photos, les oiseaux.
Je ne sais pas s’ils ont des moments où à force de bouger ils sont un peu étourdis. Je ne sais pas si parfois ils se cherchent eux-mêmes quand ils ouvrent les yeux la nuit. Avant de tenter de replacer le reste, il faut se replacer la première personne.
C’est vrai que parfois je perds un peu la boussole. Je mélange les villes ou les cartes de métro. Les points cardinaux. Je ne sais plus où sont attachés mes souvenirs. Je ne sais plus où j’ai pris des photos. Je ne comprends pas pourquoi tout ce mouvement a aussi un impact sur le rapport au temps, mais c’est ça le plus difficile.
Il y a des moments, je ne sais plus si on est l’automne ou le printemps.