Les véhicules ont des couleurs, des fonctions, des vitesses. Ils ont aussi, c’est le plus important sans doute, des sons.
Vroum vroum.
Pouet pouet.
Pimpon Pimpon.
Je suis à l’autre bout de l’appartement (du pays) et ce n’est que la rumeur sonore qui me fait comprendre qu’il se passe beaucoup de choses au loin là-bas. Cette ville a la superficie d’un tapis. À une extrémité, un stationnement sur trois étages. À l’autre extrémité, la tour de contrôle de Pat Patrouille. Au coeur de l’action, plusieurs dizaines de véhicules en tout genre.
Boum.
Le jeu dure moins de vingt minutes, le temps de quelques accidents. Les véhicules glissent, tombent, s’emboîtent.
Oh. Non.
Je suis la première surprise, de passage dans la région, de constater que la chambre est à peu près rangée. Les véhicules stationnés en ligne bien droite.
Merci d’avoir rangé les voitures.
Déjà dans un autre pays, en train de langer un bébé, elle me regarde tout de même avec l’autorité légèrement blasée d’une mairesse de mégalopole.
Propre propre propre.
Personne ne sait si elle parle des voitures ou des fesses de poupée.