Quarante-huit heures d’attente et tous les copains qui t’envient ta chance d’être coincée à New York à coup de J’aime, de bonhommes sourires et de thumbs up. L’hôtel était déprimant au possible, mais pas autant que la bouffe du resto était mauvaise.
Je n’étais pas vraiment à New York, plutôt coincée en marge de La Guardia, à devoir retourner régulièrement à l’aéroport pour mesurer mes chances d’obtenir un vol. J’étais trop pauvre, de toute façon, pour sauter dans un taxi et retourner à Manhattan.
Quarante-huit heures en banlieue de New York, sans wifi dans la chambre, à lire, à m’endormir parfois, à recycler le même linge sale. Les repères brouillés, en vacances forcées, sans un sous dans les poches.
Je pensais à ce chèque que j’attendais et qui ne serait pas déposé à temps pour absorber le paiement à venir. J’avais des étourdissements et je les attribuais à mes soucis budgétaires.
Près d’un an plus tard, coincée dans un autre État américain, j’ai compris que tout ça n’avait rien à faire avec l’argent. Les hôtels d’aéroport font tourner la tête et ne sont pas des lieux tout à fait sains.